Je mesure mon progrès avec un dragon

Écrire un livre, ça prend du temps.

Combien de temps? Ça dépend.

J’ai l’impression qu’il y a des auteurs qui commencent un nouveau projet en se disant «Bon, là j’écris un roman d’environ tant de mots, et je vais écrire tant de mots par jour, donc ça devrait me prendre tant de mois pour compléter mon premier jet.»

Moi, ce n’est pas du tout comme ça. Je ne sais pas combien de mots j’écris par jour, et ça varie beaucoup d’un jour à l’autre, de toute façon. En fait, je ne sais même pas combien de temps j’écris quand je m’installe à mon bureau.

À une certaine époque, quand j’essayais de développer l’habitude d’écrire chaque jour, je chronométrais 45 minutes sur ma montre, pour m’assurer de rester assise à mon bureau pendant au moins 45 minutes. Maintenant, j’écris aussi longtemps que j’en ai envie, selon mon inspiration et mon niveau de concentration du moment.

Depuis quelques années, je fais des points colorés sur mon calendrier à chaque jour d’écriture, pour me féliciter d’avoir écrit. Je n’écris pas à chaque jour de chaque mois, mais j’écris beaucoup. Beaucoup plus qu’avant!

Mais depuis quelque temps, je mesure aussi mon progrès avec un dragon…

Il ne ressemble pas vraiment à mon ami Dragon de mon roman Le Parfum du Vent…

C’est un cadeau que j’ai reçu à Noël, il y a trèèès longtemps. Le dragon est dessiné en gris sur fond noir, et il faut gratter minutieusement le gris avec un petit outil en métal pour révéler le dessin argenté qui se cache en dessous. Ça fait des années que je l’ai, et je n’en avais fait qu’une toute petite partie.

Je me disais, c’est cool, et c’est beau… mais ça va être beaucoup trop long! Je ne réussirai jamais à faire tout ça!

Mais un jour… je regrette un peu de ne pas avoir pris la date en note, mais je pense que c’était environ au début de l’écriture de La quête de Marianne. Un jour, donc, j’ai décidé que ça serait le fun de gratter une toute petite partie du dragon avant chaque session d’écriture. Juste une écaille ou deux. Et voici ce que j’ai fait jusqu’à maintenant, et ce qui me reste à faire!

Le pire, ça va être de gratter les lignes dans le fond, je pense… Mais un jour, je vais y arriver!

Après tout, gratter un dragon comme celui-là, c’est un peu comme écrire un livre. Écaille après écaille. Mot après mot. C’est long, et pendant qu’on le fait, on a un peu l’impression que ça n’avance pas, et qu’on n’en verra jamais le bout.

Mais si on persévère, jour après jour, on finit par atteindre un résultat.

Bien sûr, personne ne saura jamais le temps ni les efforts que ça a pris… Mais le résultat va être là quand même, en même temps très simple et très impressionnant!

Un jour, je vais l’avoir fini, mon dragon. Et je pourrai en être aussi fière que de n’importe lequel de mes livres.

La différence, c’est que mon dragon, je ne tenterai pas désespérément d’attirer l’attention des gens sur lui et de le vendre.

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2 avis sur « Je mesure mon progrès avec un dragon »

  1. J’aime beaucoup ta comparaison. De plus, je suis comme toi, j’écris quand l’inspiration vient, et surtout quand j’ai le temps. J’ai du mal à comprendre comment on peut s' »attacher » à sa table de travail pour écrire tant de mots. Cela me donne une image un peu mécanique de l’écriture, et cela ne garantit pas la qualité de ce qui est fait ! Merci pour tes blogues, c’est rafraîchissant.

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