Henry de Courval est le fils unique du riche propriétaire d’une plantation de thé. Il aurait pu choisir de succéder à son père, mais suite à son tout premier voyage en mer, il a plutôt décidé de devenir capitaine d’un navire.
C’est un homme rêveur, et sa tendance à faire confiance aux gens et à essayer de ne voir que le meilleur d’eux le rend parfois un peu naïf. Il est optimiste, et toujours prêt à apprendre de nouvelles choses et à découvrir de nouvelles manières de vivre. C’est un peu pour cette raison qu’il a décidé de naviguer: il préfère voyager et explorer le vaste monde que de rester chez lui à faire la même chose, jour après jour.
Il est éperdument amoureux d’une jeune femme appelée Marie-Anne Perneault, qui elle, le voit comme un ami fidèle, et rien de plus.
Henry compte surtout sur son ami Flint pour faire régner la discipline à bord de son navire. Il n’aime pas du tout crier des ordres à ses hommes, et préfère leur parler calmement et honnêtement plutôt que de les punir s’ils font quelque chose qui lui déplaît.
C’est d’ailleurs pour ça que les membres de son équipage ont beaucoup de respect pour lui. Ils le voient comme une figure d’autorité bienveillante, et toujours prête à les motiver et à les aider à surmonter tous les obstacles qu’ils rencontrent ensemble.
Mais dans mon roman La quête de Marianne, Henry présente un visage différent… et pas seulement parce qu’il porte un foulard noir pour dissimuler ses traits. (Il porte aussi un chapeau beaucoup plus volumineux que celui représenté sur l’image en haut de ce texte!) Ses hommes le respectent toujours, mais ils ont aussi peur de lui. Il est alors solitaire et tourmenté; toujours aussi éloquent, mais beaucoup moins amical.
Qu’est-ce qui lui est arrivé? Je vous laisse le découvrir!
Flint Hulligan est le frère jumeau de Callan. Comme il est né le premier, il se considère comme l’aîné. Et il est beaucoup plus responsable et agréable à côtoyer que son frère…
Le caractère de Flint a toujours été énigmatique pour moi, qui l’ai pourtant inventé! Quand j’ai commencé à avoir des idées pour mon roman La quête de Marianne, il a fait son apparition en tant que second du capitaine, mais je n’avais aucune idée de sa personnalité, et de s’il était sympathique ou antipathique.
C’est lorsque j’ai aussi inventé son frère jumeau que j’ai commencé à avoir une meilleure idée de qui était Flint. Il est responsable, comme je l’ai déjà mentionné, mais il a aussi un côté très insouciant. Il peut être autoritaire, borné et grincheux, mais il aime aussi s’amuser et voir la vie du bon côté. Parfois, il prend tout très au sérieux… et parfois, pas du tout.
Je dirais donc qu’il est spontané et qu’il agit souvent selon son impulsion du moment. Son supérieur, le Capitaine Henry de Courval, le considère comme un ami très proche. Il lui fait pleinement confiance parce qu’il le trouve fiable et intègre. Et il l’est… mais peut-être pas toujours.
En apprenant à mieux connaître Flint, je me suis attachée à lui. Mais je pense que c’est quand même facile de le trouver antipathique. (Surtout dans La quête de Marianne, mais ça, c’est une autre histoire!)
Sa plus grande faiblesse, c’est sans doute son amour pour son frère jumeau. Parce que Callan n’est pas du tout une bonne personne. Il fait même des choses horribles… Mais je crois bien que Flint s’entête à croire que s’il surveille et encadre son jumeau, il l’aidera à revenir dans le droit chemin.
Cet amour inconditionnel et à sens unique pour son frère le rend naïf, et explique peut-être aussi son caractère changeant et inégal… Il sait qu’il devrait se tenir loin de Callan. Mais il est incapable de le chasser de sa vie, ce qui lui cause pas mal de tourments et de frustrations.
Une des meilleures manières de faire plaisir à une auteure indépendante comme moi, c’est bien sûr d’acheter ses livres, de les lire, et de lui dire qu’on les a aimés.
Mais même quand on n’a pas assez d’argent pour acheter des tonnes de nouveaux livres, il reste quand même certaines petites choses très simples qu’on peut faire pour aider les auteurs et leur montrer notre soutien.
J’en ai dressé une petite liste sur un feuillet que je place sur ma table quand je participe à un évènement littéraire, mais comme c’est important de se rappeler tout ça de temps en temps, voici une liste agrémentée par quelques explications!
Suivre ses réseaux sociaux et interagir avec ses publications
Que vous préfériez Facebook, Instagram ou TikTok, vos auteurs préférés s’y trouvent peut-être. Pour montrer votre soutien à un auteur, suivez-le sur les réseaux sociaux, et plus important encore, interagissez avec ses publications.
Parce que c’est toujours agréable, quand on se donne la peine de créer du contenu divertissant ou de poser des questions à nos abonnés, de voir que ça ne passe pas inaperçu!
Les réseaux sociaux, c’est bien, mais à cause des algorithmes, on ne voit pas toujours toutes les publications des pages auxquelles on s’abonne. N’est-ce pas?
Si l’auteur que vous voulez encourager a une infolettre, n’hésitez pas à vous abonner pour recevoir de ses nouvelles par courriel.
Pour ma part, mon infolettre s’appelle le C.L.L.E.M.P., ou Club des Lecteurs et Lectrices Enthousiastes de Myriam Plante
Vérifier si ses livres sont offerts à votre bibliothèque locale
Si les livres de l’auteur que vous voulez soutenir sont à votre bibliothèque locale, vous pouvez les lire gratuitement! Et ça donne quelques sous à l’auteur… non?
Hum… pas exactement. Pour qu’un auteur gagne de l’argent grâce aux bibliothèques, il faut tout d’abord que ses livres soient inscrits au Programme du droit de prêt public du Conseil des arts du Canada. Ensuite, il faut que la bibliothèque dans laquelle se trouvent ses livres fasse partie de l’échantillonnage du programme.
Si ces conditions sont respectées, alors oui, un auteur va recevoir un chèque, une fois par année. Ça n’a pas rapport avec le nombre de fois que son livre est emprunté, mais bien avec le nombre de fois qu’il est trouvé dans les bibliothèques faisant partie de l’échantillonnage du programme.
Ce qui m’amène à mon prochain point:
Demander ses livres à votre bibliothécaire
Si les livres d’un auteur ne se trouvent pas dans votre bibliothèque locale, vous pouvez en faire la demande à votre bibliothécaire. Si les livres de l’auteur sont en vente dans une librairie agréée, la bibliothèque pourrait décider de les acheter.
Mais, hélas pour les auteurs autoédités dont les livres ne sont pas dans les librairies, les bibliothèques ne peuvent pas acheter leurs livres directement auprès d’eux.
Il existe quand même une manière de procéder autrement: à la demande d’une bibliothèque qui voulait acquérir certains de mes livres, je les ai vendus à une librairie indépendante qui elle, les a vendus à la bibliothèque en question.
Mais pour que ça soit possible, il faut d’abord qu’un lecteur ou une lectrice en fasse la demande!
Emprunter ses livres et les lire
Oui oui, une fois que le livre que vous vouliez lire sans avoir à l’acheter fait son apparition dans votre bibliothèque, votre prochaine mission est de l’emprunter et de le lire!
Lui faire parvenir vos commentaires après votre lecture
Ça aussi, c’est très important! Ne prenez pas pour acquis que des hordes de fans ont déjà écrit à l’auteur pour lui dire qu’ils ont dévoré son livre et qu’ils en redemandent. Beaucoup de gens ne le font pas… alors pour vraiment faire plaisir à un auteur, faites-le!
Écrivez-lui un petit mot, ou ajoutez un commentaire bienveillant sur la page Amazon de son oeuvre, dans un groupe de lecteurs passionnés, ou dans votre blogue si vous faites des chroniques littéraires.
Pour finir, si vous aimez un livre, n’hésitez pas à en parler à d’autres gens, que ce soit en personne ou sur internet.
Peut-être que grâce à vous, une autre personne empruntera le livre en question à la bibliothèque, ou mieux encore, l’achètera auprès de l’auteur.
Parce que même le Kraft Dinner de marque maison coûte de plus en plus cher, et qu’il faut bien que les auteurs indépendants gagnent un peu d’argent pour pouvoir se nourrir! 😜
Hier soir, j’ai regardé le film Mon mari veut me tuer!, un thriller de 2017 que j’avais enregistré sur V, il y a très longtemps.
En voici le résumé: «Après avoir échappé à une tentative de meurtre, une auteure de romans policiers découvre que sa gouvernante a usurpé son identité et pris la fuite avec ses enfants.»
Je trouvais que le résumé n’avait pas l’air très passionnant, mais cette écrivaine me semblait être suffisamment en péril pour apparaître dans ma chronique de Films d’écrivain en péril!
Nomi Gardner est donc auteure de romans policiers, et elle vit une vie qui semble tranquille avec son mari, Mark, et leurs deux enfants. Ah, et il y a aussi la nounou, Greta, que Mark semble bien apprécier et que la famille emmène en vacances avec eux…
Contrairement à la plupart des écrivains dans les films que j’ai regardés, Nomi est plutôt sympathique. Bon, elle a pris plusieurs décisions douteuses tout au long du film, mais j’aimais quand même son personnage.
Pendant les vacances de la famille, donc, Nomi découvre dès leur arrivée à l’hotel que Greta a oublié d’amener le lait de son bébé. Au lieu de demander à sa gouvernante d’aller en acheter (c’est un peu ça son métier, après tout, non?) Nomi lui assure que tout est correct, et qu’elle va s’en occuper.
Elle sort donc de l’hotel… pour presque aussitôt se faire attaquer par un individu mystérieux et menaçant portant l’uniforme officiel des individus mystérieux et menaçants: un chandail à capuchon noir.
Nomi s’est bien débattue, on doit bien lui donner ça. Mais le mécréant réussit à la maîtriser à l’aide d’un chiffon sans doute imbibé de chloroforme, et quand elle se réveille, elle est en train de se faire asphyxier dans une voiture. Au lieu d’aller voir la police, elle retrouve son mari… qui fait comme si son nom était Greta et qui lui ordonne ne de plus jamais les approcher, sa famille et lui.
Nomi constate donc que Mark et Greta ont comploté pour lui voler son identité et pour que Greta la remplace. Quand elle se décide enfin à en parler à la police, il est subitement impossible pour elle de prouver qu’elle est bien Nomi Gardner. Bon, ça, c’était un peu ridicule, quand même…
Mais le film tente de nous faire croire que c’est plausible en nous informant que Nomi n’a plus de famille et aucun ami, qu’elle ne sortait presque jamais de chez elle parce qu’elle écrivait son prochain livre, qu’elle ne met aucune photo d’elle derrière ses romans «par modestie», et qu’en plus les rares photos d’elles qui se trouvaient sur internet ont été piratées… Oui, bon, ok.
On suit donc sa quête palpitante pour tenter de reprendre sa vraie identité ou, au moins, d’être réunie avec ses enfants. Le film m’a bien amusée et divertie, et il y avait même quelques moments comiques.
Et comme toujours, j’ai beaucoup appris: pour se préserver du danger que représente le vol d’identité, les auteurs doivent mettre leur photo derrière tous leurs romans, ils doivent quitter leur domicile de temps en temps pour que les gens les voient et associent leur visage avec leur nom, et ils doivent partager beaucoup de photos d’eux sur internet. Ils doivent aussi éviter d’épouser des gros salauds sans aucune conscience prêts à tout pour s’enrichir.
Alors je crois que je m’en sors plutôt bien jusqu’à maintenant!
Et juste au cas où, voici une photo de moi à mon salon du livre d’hier. Sachez que la personne sur cette photo se nomme bel et bien Myriam Plante, et qu’elle est bel et bien une auteure inconnue!
Je m’appelle Myriam Plante, je regarde des films d’écrivains en péril mais je ne suis pas une écrivaine en péril.
Bon, à son époque et dans le monde dans lequel il vit, ce mot n’existe pas. Les gens qui le côtoient ont tendance à le trouver étrange, peu sociable, et inquiétant, et à ne pas vouloir apprendre à mieux le connaître.
Le dictionnaire Larousse en ligne nous informe qu’un psychopathe est un «sujet qui présente une psychopathie», et donne du mot psychopathie la définition suivante: «État de déséquilibre psychologique caractérisé par des tendances asociales sans déficit intellectuel ni atteinte psychotique.»
Du côté de Wikipédia, sur la page du mot psychopathie, on retrouve des informations telles que: «trouble de la personnalité, caractérisé par un comportement antisocial, un manque de remords et un manque de « comportements humains », généralement associé dans la culture populaire à un mode de vie criminel et instable», et aussi: «En général, ce sont des individus qui ne ressentent pas d’empathie, ils se soucient peu de ce que les autres ressentent et les utilisent pour atteindre leur but. Le mensonge pathologique, les violations répétées des normes sociales, la victimisation, la tendance à blâmer autrui ou l’intolérance à la frustration peuvent être des comportements révélateurs de ce trouble.»
Pourquoi toutes ces définition? Parce qu’elles représentent très bien ce personnage, et qu’elles donnent une bonne idée de ce qu’il est capable de faire.
Callan est né en colère, sans raison valable. Dès son enfance, il constate que la vue du sang le fascine (tant que ce n’est pas le sien!), et en grandissant, il éprouve de moins en moins d’empathie pour les autres. Il ne s’intéresse à personne et il n’aime personne.
Ce n’est donc pas du tout un personnage sympathique… C’est un monstre. Malgré tout, ce n’est jamais vraiment lui le «méchant» de l’histoire. Mais ce n’est pas un héros non plus!
Il n’existe que pour compliquer la vie et tester les limites de Flint, son frère jumeau. Parce que Flint, lui, n’est pas un psychopathe, et que même s’il devient de plus en plus conscient de la noirceur qui habite son jumeau, il ne peut pas s’empêcher de l’aimer et d’essayer de le protéger contre lui-même.
Pauvre Flint…
Callan va bien sûr utiliser la faiblesse de son frère à son avantage. Car même s’il le déteste, il se fait un devoir de le suivre partout. Ils sont donc tous les deux devenus marins, et naviguent toujours ensemble sur le même navire.
Aujourd’hui, 13 mai 2023, je célèbre le premier anniversaire de début d’écriture de l’histoire d’Henry!
En un an de travail, j’ai écrit 20 chapitres, et le 21e est presque terminé. Je suis fière de moi, et surtout, je suis toujours aussi enthousiaste qu’au début de cette belle aventure!
Pour célébrer, je vous offre aujourd’hui un petit extrait de l’histoire. Pour vous mettre en contexte, Anders et Benedict, deux personnages que je vous ai présentés récemment pour mon Répertoire des personnages, cherchent à se faire engager sur un navire. Ils sont donc entrés dans une taverne où des capitaines de navire recrutent des membres d’équipage, et ils s’apprêtent à faire une rencontre qui… euh… disons que cette rencontre changera leur vie et scellera leur tragique destin!
«Benedict poussa un soupir résigné, mais ses mains étaient moites et il avait de plus en plus chaud. Il était persuadé que dès qu’il se retrouverait face à l’homme blond, il se mettrait à bredouiller des choses qui n’avaient aucun sens, peut-être même dans sa langue natale; il ne pourrait plus s’empêcher de parler, il aurait l’air idiot et étrange, et l’homme blond lui ordonnerait de partir.
Et il partirait, et ils iraient ailleurs, Anders et lui. Et son compagnon finirait tôt ou tard par regretter l’époque où il était seul, parce qu’il devait être ainsi beaucoup plus simple pour lui de trouver du travail sur un navire.
La file avança, et Benedict, terrifié, songea à tout simplement quitter l’établissement. Anders ne pourrait pas l’en empêcher. Mais lui, de son côté, il ne pourrait pas s’empêcher de lui expliquer pour quelle raison il avait préféré fuir plutôt que de rencontrer l’homme blond… Il ne bougea pas, resta docilement debout près d’Anders, garda les yeux rivés au sol. Il tenta d’imaginer qu’il se trouvait ailleurs. Mais même s’il se sentait anxieux et plein d’appréhensions, il n’existait aucun autre endroit au monde où il aurait préféré se trouver en cet instant.
Bientôt, il ne resta plus que l’homme au maintien chancelant devant Anders et lui. Il était peut-être ivre, ou encore très fatigué. Benedict évita soigneusement de chercher l’homme blond du regard, mais il regarda brièvement son collègue au chapeau noir. Il était toujours assis bien droit sur sa chaise, mais il contemplait maintenant d’un air perplexe l’homme chancelant. Celui-ci parlait d’une voix forte et pâteuse, en mâchant grossièrement ses mots.
Soudain, il se pencha vivement vers l’avant et agrippa l’homme blond par le col de sa chemise en grognant des injures. Quelques exclamations de surprise s’élevèrent dans la pièce; Benedict n’eut pas le temps d’être surpris ou indigné, et encore moins de réfléchir. Il se jeta sur l’agresseur, le saisit fermement par les avant-bras pour lui faire lâcher prise, et le tira vers l’arrière. L’homme se débattit en beuglant, parvint à se libérer, se retourna pour faire face à celui qui avait interrompu son élan de colère, et lui envoya un solide coup de poing au visage.
Sonné, Benedict tenta de repousser son assaillant, mais le propriétaire des lieux s’interposa, un pistolet en main.
– Maurice! dit-il en pointant le canon de son arme sur l’homme ivre. Tu t’en vas, maintenant. Tout de suite! J’en ai plus qu’assez que tu viennes causer du tort à mes clients. Le Sabord est un établissement respectable.
Le dénommé Maurice marmonna quelque chose d’un ton hargneux. Du sang chaud commença à couler du nez de Benedict, qui n’avait pas encore tout à fait compris ce qui venait de lui arriver.
– Dehors, Maurice, insista le propriétaire du Sabord. Je ne veux plus te revoir ici! Si tu reviens, tu vas le regretter, crois-moi.
Maurice cracha sur le plancher, sous plusieurs regards désapprobateurs, puis se dirigea vers la sortie en titubant, suivi par l’homme au pistolet. Benedict, l’air absent, lécha le sang qui avait glissé sur ses lèvres avant de couvrir son nez d’une de ses mains. Anders s’approcha de lui, inquiet, mais incertain de ce qu’il pourrait faire pour aider son compagnon.
– Est-ce que ça va?
Benedict releva la tête, et son regard croisa deux yeux bleus magnifiques. L’homme blond lui montrait, au bout de son bras tendu, un mouchoir blanc fait d’un tissu délicat et brillant.
– Je suis vraiment désolé… tenez!
Benedict contempla le mouchoir sans comprendre pour quelle raison cet homme le lui offrait. Il fit quelques pas pour venir se placer devant la table, seulement parce qu’Anders posa une main sur son dos pour l’inciter à avancer.
– Tenez! insista l’homme. Prenez-le, pour votre nez.
Benedict retrouva ses esprits. Son visage était brûlant, il se sentait grotesque, et il eut une fois de plus envie de s’enfuir.
– Mah… non, non, merci. Je ne veux pas le salir…
– Allons! Ne soyez pas ridicule! le sermonna gentiment son interlocuteur. Prenez-le. C’est la moindre des choses! De toute façon, si vous n’étiez pas intervenu, c’est probablement mon propre sang qui aurait souillé ce mouchoir.
Benedict prit enfin le bout de tissu pour essuyer sommairement sa main ainsi que le bas de son visage, puis s’en servit pour pincer doucement ses deux narines ensemble.
– Merci, souffla-t-il.
– J’espère qu’il n’est pas cassé?
– Non, je… je ne crois pas. Ça ne m’est jamais arrivé.
– D’avoir le nez cassé? Eh bien, à moi non plus! Je vous suis redevable, vraiment. Je vous remercie de m’avoir sauvé de… de ce rustre. Je lui ai simplement dit que j’avais du mal à comprendre ce qu’il me disait, et qu’il avait sans doute trop bu. C’est pour ça qu’il s’est énervé! Merci d’être intervenu.
Benedict aurait très certainement souri bêtement s’il n’avait pas été en train de tenir un mouchoir ensanglanté sur son nez douloureux. Cet homme aussi attirant que bienveillant s’adressait à lui en le regardant droit dans les yeux, lui offrant toute son attention, et lui donnant l’impression confuse d’être, en cet instant, la personne la plus importante du monde.
– C’est normal, dit-il, gêné. Je ne pouvais pas rester là sans rien faire.
L’homme au chapeau noir tiqua, mais ne dit rien. L’homme blond tendit sa main à Benedict pour se présenter.
– Je suis Henry de Courval. Si vous choisissez de naviguer avec nous, je serai votre capitaine.»
Je n’avais jamais pris le temps de partager ce petit croquis du Manchot, le navire sur lequel les personnages de l’histoire commenceront leur aventure.
Le vrai nom de ce personnage (qui est un de mes personnages préférés!) est Beanedich Sohr. Mais comme il vient de Lvistuanie, un petit pays nordique dont pratiquement personne n’a entendu parler, et qu’il parle avec un accent que pratiquement personne n’a jamais entendu, les gens ont simplement été incapables de comprendre son prénom.
Alors ils l’ont renommé Benedict. Et lui, même s’il trouvait ça agaçant au début, il a fini par simplement accepter son nouveau prénom, en se disant que ça serait moins compliqué comme ça. C’est un détail qui peut ne pas sembler très important, mais pour moi, ça révèle un peu le genre de caractère qu’il a.
À première vue, il semble être un homme qui se laisse facilement marcher sur les pieds, et qui est incapable de s’affirmer ou de prendre des initiatives. Et c’est un peu vrai… Mais en même temps, il est têtu et tenace, et quand il veut vraiment quelque chose, il n’abandonne pas, peu importe ce qu’en pensent les autres.
On pourrait dire qu’il choisit ses combats. Si quelque chose ne lui semble vraiment pas important, il ne va simplement pas perdre trop de temps à argumenter ou à s’acharner. Mais quand quelque chose lui tient vraiment à coeur, c’est le contraire!
Donc: son prénom? Pas vraiment important. Mais son rêve de devenir le meilleur musicien de son pays natal? Il ne l’a jamais abandonné… Mais comme pendant toute son adolescence, son père a tenté de l’obliger à se choisir un vrai métier, il a fini par capituler et par choisir un métier. Il est devenu marin. Et il a emmené son violon avec lui, parce que pourquoi se contenter de son pays natal quand on peut aller jouer de la musique dans le monde entier?
Benedict est très grand et très fort, mais il a un tempérament calme et doux… sauf quand il se met en colère, ce qui heureusement n’arrive pas très souvent.
Il est très honnête et un peu naïf, et il n’a pas peur de se montrer vulnérable ni de soutenir ceux qui se montrent vulnérables devant lui. Il est ami avec Anders, et il a rapidement développé l’habileté de comprendre ce que celui-ci lui dit en se servant de ses mains et de ses expressions faciales.
Une des raisons qui l’ont amené à quitter la Lvistuanie, c’est qu’il a découvert qu’il était plus attiré par les hommes que par les femmes, et qu’il espère réussir à trouver quelque part un autre homme qui lui ressemble et qui le comprend…
Je commence ma série de portraits de personnages avec Alexander Anderson, aussi connu sous le nom d’Anders.
Ne le dites pas à mes autres personnages pour ne pas les rendre jaloux, mais Anders est un de mes personnages préférés. Il est né muet, et à cause de ce handicap, les gens ont tendance à le sous-estimer et à croire qu’il est dépourvu d’intelligence… alors que ce n’est pas du tout le cas!
Rejeté par son père qui avait honte de lui, et aussi par ses frères qui avaient peur que son mutisme soit contagieux, il a quitté son foyer très tôt pour partir à l’aventure. Il est devenu marin sur un grand voilier, est tombé amoureux de la mer, et a voulu passer le reste de sa vie à naviguer.
C’est lors de son tout premier voyage en mer qu’il a décidé de changer son nom, parce qu’il n’avait plus envie de porter le même nom que son père. Comme il y a deux fois «ander» dans son nom complet, il a décidé de mettre un «s» à la fin et de s’appeler Anders, ce qui était aussi plus simple pour lui, qui n’a jamais vraiment eu la chance d’apprendre à lire ou à écrire.
Anders est rusé et débrouillard. Il a beaucoup de compassion envers les gens démunis, ou qui ont besoin d’être guidés et soutenus. Il est courageux, mais n’éprouverait absolument aucune honte à fuir, à se cacher, ou à frapper un ennemi dans le dos plutôt que de se battre de manière loyale. Après tout, même une fois devenu adulte, il est petit et maigre, et il n’a jamais appris à manier une épée ou un pistolet…
On ne peut pas dire de lui qu’il a un sens de l’éthique irréprochable. C’est un homme bon et il a de bonnes intentions. Mais si la meilleure manière pour lui d’atteindre un de ses buts est une manière illégale ou peu recommendable, il ne se posera pas de question et ne regrettera pas son choix par la suite.
La seule chose qui fait vraiment peur à Anders, ce sont les orages, surtout ceux qu’il subit pendant qu’il est sur un navire. Et ce n’est pas exactement parce qu’il a peur de faire naufrage… Pour lui, les orages représentent le chaos total, et c’est ça qui le terrifie. Il préfère être en contrôle, et que tout soit calme, prévisible, organisé, et propre.
Laver le plancher (ou le pont d’un navire) est même une de ses plus grandes passions…
Les 9 et 10 avril 2022, j’étais au Salon International du Livre de Québec avec mon roman La quête de Marianne!
Ça fait donc maintenant un an que j’ai fait l’expérience d’un gros salon du livre. Je n’y retourne pas cette année. Peut-être que j’y retournerai un jour… on ne sait jamais!
Je garde de bons souvenirs de cette expérience. C’était immense… il y avait des kiosques et des livres partout. Et beaucoup de gens! Des gens qui étaient là pour acheter des livres, wow!
Je me souviens que j’étais tellement excitée et fière de me prendre en photo sur le tapis rouge! La responsable m’avait dit que les photos pourraient entre autres choses servir à illustrer les pages Wikipédia des auteurs. Je n’ai pas de page Wikipédia, et personne (à part moi) n’avait besoin d’une photo de moi sur le tapis rouge, mais j’étais là quand même.
Les visiteurs étaient bien sûr surtout venus pour rencontrer des vedettes. Et moi, petite auteure inconnue qui était présente à un kiosque d’auteures indépendantes, j’ai quand même réussi à vendre six exemplaires de mon roman!
Ça a quelque chose de magique, quand j’y repense. Surtout si on considère que pour moi, ce qui est normal dans un évènement littéraire, c’est de ne vendre aucun livre, ou alors un ou deux, si j’ai de la chance!
C’est sûr que plus il y a de gens, plus il y a de chances que quelqu’un remarque mes livres et s’y intéresse. C’est logique. Mais en même temps, plus il y a d’auteurs connus, et plus c’est difficile pour les inconnus d’avoir de la visibilité!
Un autre beau souvenir du SILQ 2022: si ce n’est pas cette attitude aussi amicale que gagnante qui a incité les gens à acheter mon livre, je ne sais pas ce qui s’est passé!
C’était donc une expérience excitante et prestigieuse de participer à ce gros salon. Mais je dirais que de manière générale, je préfère les salons plus petits.
Comme samedi dernier, à St-Isidore-de-Clifton… On était environ une vingtaine d’auteurs rassemblés dans une petite salle, et c’était parfait. C’était le tout premier salon du livre de ce village, et les gens étaient au rendez-vous!
Comme quoi ce qui est le plus important, ce n’est pas la taille de la ville ou la renommée du salon du livre.
Ce qui est important, c’est l’intérêt des gens. Leur présence. Leur envie de découvrir quelque chose de nouveau, d’acheter des cadeaux pour leurs petits-enfants, et d’encourager des auteurs indépendants.
Et c’est aussi important, pour moi personnellement, de me remémorer des évènements qui se sont super bien passés et où j’ai eu du plaisir. Je pense que ça va m’aider à être motivée et enthousiaste pour les prochains!
Ok, je viens de découvrir quelque chose!! 🤯 J’ai repensé à l’histoire des pages d’auteurs sur Wikipédia, dont je parle dans la légende de ma photo de tapis rouge… Et figurez-vous donc que, tout en n’ayant pas de page d’auteure sur Wikipédia, j’y ai ma photo prise lors du Salon l’année passée!
Quelque part en 2018, j’avais calculé que je devrais être capable de publier mon roman dont vous êtes le héros en 2024.
Il me semble que j’avais utilisé #Sechora2024 à quelques reprises sur Facebook, en me trouvant bien comique. À cette époque-là, c’était un objectif lointain. Ça ne me semblait pas tout à fait réaliste, parce que je savais bien qu’il me restait beaucoup à écrire avant d’atteindre la fin de cette longue histoire, mais en même temps, je pouvais me permettre d’y croire.
Maintenant, on est au début de l’année 2023… Est-ce que j’ai fini d’écrire l’histoire de Sechora?
Non, pas encore. Mais je suis en train d’écrire le dernier chapitre! Bon, ensuite, il va me rester à écrire une petite conclusion pour chaque personnage que les lecteurs vont pouvoir incarner. Mais j’ai presque fini!
Ces gens-là et cette carte-là sont affichés sur le mur, juste devant mon bureau d’écriture!
Si vous n’avez jamais entendu parler de Sechora, sachez que c’est un projet qui me tient à coeur. Un projet à long terme. Ça fait sérieusement plus que la moitié de ma vie que je travaille sur l’histoire de Sechora!
Quand je vois des auteurs écrire un roman en moins d’un an, voire en quelques mois, je me demande vraiment comment ils font. Je le répète: j’ai travaillé sur ce livre pendant plus que la moitié de ma vie! Et il n’est pas encore fini…
(J’ai présentement 37 ans, si ça peut vous donner une idée du temps que j’ai passé sur ce projet.)
Je pense donc que c’est un peu normal que j’appréhende les étapes suivantes… Parce que oui, réviser tout ce que j’ai écrit, vérifier si tout est cohérent, illustrer et faire la mise en page de mon roman, ça va être très long.
Pour l’instant, mon manuscrit ressemble à ça. Parce que oui, c’est un vrai manuscrit, écrit à la main! Des paquets de feuilles lignées, un pour chaque chapitre de chaque personnage, mis en valeur dans un présentoir en plastique acheté pendant la vente de fermeture du Zellers. (Un autre détail qui témoigne de l’âge du projet…)
Et puis, c’est épeurant. Imaginez travailler sur quelque chose pendant plus que 20 ans, et présenter avec fierté votre projet au monde entier… pour ensuite éprouver de la déception parce que le monde entier, au fond, n’en a rien à faire de ce projet, de vos efforts, de votre travail, et de votre ténacité.
Ça me fait peur, ça.
Et je sais très bien que plus un projet est important, plus on espère qu’il va recevoir un bon accueil. On espère que d’autres gens vont le découvrir, l’apprécier, le trouver important eux aussi. On espère avoir du succès, quoi.
Et du succès, j’ai l’impression que c’est quelque chose d’assez rare, dans ma carrière d’auteure inconnue…
Je vais finir d’écrire Sechora, et je vais travailler fort pour le réviser, le publier, et le promouvoir. Je vais le publier en 2024, si possible.
Je vais le faire, parce que c’est important pour moi.
Mais j’ai peur. Et je me dis que c’est probablement une raison de plus pour le faire.
Après tout, Sechora: Les Disciples de Nacci, c’est un roman dont vous êtes le héros qui rassemble 4 personnages assez différents les uns des autres, qui se lancent dans une quête qui semble un peu perdue d’avance.
Ils doivent apprendre à collaborer ensemble, et surtout, à trouver en eux le courage de continuer…
Je vais donc être courageuse, donner enfin naissance à mon bébé, et ensuite passer le reste de ma vie à essayer de convaincre les gens de le lire.