Parée à l’écoute de foc!

Au secours, j’ai attrapé une maladie en naviguant sur le Fleuve St-Laurent! Je crois que j’ai le scorbut.

Euh, non… C’est plutôt un genre de rhume pénible… J’ai le cerveau en compote, le nez qui coule, et on dirait que mon corps a l’impression que ça bouge tout autour de moi, comme si j’étais encore sur le bateau, ce qui est ridicule vu que je n’ai pas eu le mal de mer une seule seconde pendant qu’on naviguait, ni une fois de retour à terre. Je pense que je fais de la fièvre, mais je ne suis pas certaine, parce que je n’ai même pas de thermomètre chez nous.

Bref, je ne suis pas tout à fait en pleine forme, mais je dois tout de même me remettre au travail, et ça, ça implique d’essayer de vous faire un petit résumé de mon voyage, que je vous avais annoncé en Avril dans mon blogue intitulé Bientôt, je serai un matelot.

Je me suis embarquée sur le voilier-école Roter Sand, à Tadoussac, le 16 Juillet à 13h, et je suis débarquée au port de Québec le 18 Juillet, vers 16h30. Entre ces deux moments, j’ai marché, mangé, dormi, appris, et travaillé sur ce charmant voilier:

Le Roter Sand à Tadoussac, 1 jour avant mon grand départ.

Ça a été une belle expérience, même si on a pu faire de la voile seulement le 3e jour… Il n’y avait pas assez de vent, au début du voyage, pour contrer le courant du Fleuve, alors on a avancé grâce au moteur du voilier.

L’équipage du voilier était très sympathique, et les autres «passagers» aussi. On était 17 personnes, en tout! (Voici d’ailleurs un article qu’ÉcoMaris vient de partager sur Facebook, et qui présente la capitaine du Roter Sand: Rendez-vous 2017: des navigatrices qui défient les stéréotypes.)

Je vais essayer de vous faire un petit résumé de mes moments favoris du voyage… Il faut qu’il me reste de l’énergie pour travailler, après ça! Donc… Le premier jour, on a quitté le quai après avoir fait connaissance, et reçu quelques consignes. Ça n’a pas été long avant d’apercevoir un autre grand voilier à l’horizon, le Europa.

Le Europa!

On a aussi vu des baleines et des bélugas, mais je n’ai pas réussi à prendre de photos… En soirée, avant d’aller se coucher, on a observé des planktons, au microscope, mais l’image était projetée sur une toile… Je pense que je n’ai pas vu grand-chose, dans ma vie, de plus étrange qu’un paquet de planktons géants qui grouillent! Il y en a de toutes les formes, de tous les styles… C’est vraiment captivant.

Le lendemain, je me suis levée vers 5h… À temps pour voir le magnifique El Galeon sortir lentement de la brume! J’ai même tenu la barre du voilier pendant un moment, avec le El Galeon qui naviguait en parallèle avec nous…

Le voyez-vous? On dirait la silhouette d’un navire fantôme…

Cette journée-là, j’ai aidé à huiler une bonne partie du pont du Roter Sand, on a appris à faire quelques noeuds marins, et je me suis jointe à une petite chorale avant le dîner!

Plus tard, j’ai aidé à remplir le journal de bord et à tracer notre position sur une carte, on a appris plein de choses sur les feux de signalisation pour la navigation de nuit, et on a vogué jusqu’à Québec, pour s’ancrer dans la Baie de Beauport, vers minuit!

C’est rare que je prends des photos d’hélicoptère le matin… En fait, c’est jamais arrivé avant.

Le lendemain matin, on s’est fait espionner par un hélicoptère qui a tourné autour de nous pendant un moment… Après déjeuner, on a eu un petit cours très intéressant sur les types de gréements traditionnels!

Le temps était enfin venu de faire un peu de voile… On a monté les 4 voiles du Roter Sand, et on a zigzagué devant le Château Frontenac, en s’en allant vers le pont… Il y avait  plein de petits voiliers et de petits bateaux qui passaient près de nous, et nous prenaient en photo! Je n’avais malgré tout pas beaucoup de temps pour admirer le paysage, car j’étais postée à l’écoute de foc, sur bâbord, avec 2 autres personnes.

Mais qu’est-ce que c’est qu’une écoute de foc? Wtf?

Eh bien, à l’avant du Roter Sand (et de la grande majorité des voiliers, je dirais!) il y a 2 voiles triangulaires: le foc, et la trinquette. Le foc est la voile située le plus vers l’avant, et c’est en le faisant changer de bord qu’on peut faire virer le voilier… Il fallait donc soit que les matelots parés à l’écoute de foc tirent sur l’écoute (la corde) de la voile, ou la laissent aller, selon la direction dans laquelle il fallait faire virer le voilier. Fin du petit cours vulgarisé!

Ça, c’est la pointe avant du foc, qui est attachée au mât de Beaupré. Au loin, on voit quelques-uns des grands voiliers arrivés à Québec, pendant qu’on s’amusait avec les voiles!

Je me suis beaucoup amusée, j’ai appris plein de choses intéressantes, j’ai découvert notre beau Fleuve St-Laurent sous un autre angle, et j’ai pris plus d’une centaine de photos!

J’ai aussi trouvé un peu d’inspiration pour les histoires que je vais écrire, un jour…

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